LA POÉSIE EST UNE ARME CHARGÉE DE FUTUR...Comme l'écrivait si bien Gabriel CELAYA..

NERUDA, 
de Pablo Larraín.




La poésie est une arme chargée de futur ...(Comme l'écrivait si bien Gabriel CELAYA..).

Et les pouvoirs fascisants, populistes et totalitaires du siècle dernier l'ont partout pourchassée.
Sachons nous en souvenir par les temps qui courent, où les mêmes menaces pèsent encore...


Pour bien démarrer la dixième édition de Ciné-Latino au cinéma Rex de Bagnères de Luchon, Maud et Josiane nous proposent un très beau film, façon road movie, qui loin d'être une biographie besogneuse de Pablo NERUDA, nous entraîne dans une aventure de type chasse à l'homme, du point de vue de celui qui mène la traque, ou plutôt croit la mener.
Mais au final, c'est le formidable poète qui maîtrise cette fuite, jalonnée de dédicaces au policier qui arrive toujours en retard, sauf au rendez-vous avec la mort..
Une peinture foisonnante et parfois onirique d'une tranche de vie, d'un personnage complexe aux multiples facettes, engagé dans la lutte contre le pouvoir populiste et/ou fascisant qui a longtemps régné en Amérique du Sud et au Chili en particulier : on y croise d'ailleurs Pinochet alors jeune directeur de prison aux portes du désert salé.
L'oeuvre majeure de NERUDA, El Canto General, et son souffle épique et poétique est constamment présente dans ce film, qu'elle traverse comme elle a traversé la vie de ce militant communiste, ami de Frédérico GARCIA LORCA, de José GUILLEN, de Rafael ALBERTI et de Pablo PICASSO.
Il est mort 10 jours après l'assassinat de Salvador ALLENDE en septembre 73.
Extrait de "Confieso que he vivido" :
« Je veux vivre dans un pays où il n'y ait pas d'excommuniés.
Je veux vivre dans un monde où les êtres soient seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette.
Je veux qu'on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries.
Je veux qu'on n'attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser.
Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie.
Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos.
Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter,
s'épanouir. »


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