SOUS LE SIGNE DE SATAN....
TOUT CELA, JE TE LE DONNERAI...
Dolores REDONDO
Fleuve Editions
Traduction Judith Vernant
C'est confirmé,et je peux l'affirmer sans détour, j'adore l'écriture de Dolores REDONDO.
Après la trilogie du Baztán, j'avais hâte de savoir si son roman primé du prix Planeta pour 2016 en Espagne, arriverait à soulever chez moi autant d'ardeur et de passion dans la recherche de la vérité au bout d'une enquête menée, officieusement cette fois.
C'est pleinement réussi.
Manuel Ortigosa, écrivain à grand succès, reçoit des policiers qui viennent lui annoncer la mort de son mari Álvaro Muñiz de Dávila.
C'est le début de la stupéfaction, pour cet homosexuel madrilène qui va découvrir qu'Álvaro lui cachait une deuxième vie et il en ressent une profonde incrédulité et un sentiment incommensurable de trahison.
Il apprend que son mari était devenu, à son insu à lui, à la mort de son père le marquis d'une des plus illustres familles patriciennes de la noblesse de Galice et était à la tête d'un patrimoine important.
Et par testament, lui-même en devient l'héritier.
C'est le début d'une hallucinante enquête menée par un flic à la retraite, un curé, ami d'enfance d'Alvaro et par Manuel, convaincus que sa mort n'est pas accidentelle.
Cette peinture presque surréaliste d'une Galice imprégnée par les réminiscences féodales, profondément ancrées dans les rapports sociaux, et le poids de la religion catholique, qui font de leurs représentants des êtres intouchables, confrontée à celle de la société post franquiste de ses avancées sociétales avec ses aspects positifs comme le mariage homosexuel, (légalisé dès 2005 en Espagne) et les dérives de ses délinquants, dealers et toxicomanes, ses bordels (ses puti-clubs), ses prêtres pédophiles mais protégés.
Tout cela dans un Pays d'une beauté captivante, dans des traditions viticoles vivaces et peu à peu, au détour d'une intrigue haletante et au dénouement dramatiquement inattendu, la lente évolution et une forme d'apaisement retrouvé pour Manuel, notre personnage central.
L'étude psychologique de chacun des personnages et des relations intra familiales et générationnelles, est fouillée et précise : elle révèle chez chacun des failles et des fractures souvent douloureuses, des alliances contre nature et des concessions aux apparences à sauver, des conflits de valeurs sociétales ou de mœurs et de représentations.
Mais le personnage noir de la vieille Marquise, mère d'Álvaro culmine et domine largement dans le sens du mal et de sa maîtrise absolue.
Le titre du roman d'ailleurs est tiré de l'évangile selon St Matthieu : c'est le début de la phrase de Satan pour tenter en dernière extrémité le Christ à condition qu'il se prosterne et se soumette à lui. Ce que le Christ refusera...comme Manuel...
Voilà, ces 704 pages m'ont vraiment convaincu que je ne manquerai pas les prochaines parutions de cet écrivaine, prolixe, documentée, et qui vous entraîne sans coup férir dans un monde où vous cheminez nerveusement aux côtés des acteurs de cette recherche collective et participative, avec les mêmes coups de blues ou leurs fols espoirs...
N'hésitez pas à courir chez Agnès pour découvrir ce polar noir, sanglant mais si captivant, mais aussi roman d'amours multiples, et révélateur d'une vérité d'une société qui n'est pas encore au bout de sa mue progressiste.
Cette lecture serait hautement profitable et thérapeutique pour les tenants de la "Manif pour tous"....
Dolores REDONDO
Fleuve Editions
Traduction Judith Vernant
C'est confirmé,et je peux l'affirmer sans détour, j'adore l'écriture de Dolores REDONDO.
Après la trilogie du Baztán, j'avais hâte de savoir si son roman primé du prix Planeta pour 2016 en Espagne, arriverait à soulever chez moi autant d'ardeur et de passion dans la recherche de la vérité au bout d'une enquête menée, officieusement cette fois.
C'est pleinement réussi.
Manuel Ortigosa, écrivain à grand succès, reçoit des policiers qui viennent lui annoncer la mort de son mari Álvaro Muñiz de Dávila.
C'est le début de la stupéfaction, pour cet homosexuel madrilène qui va découvrir qu'Álvaro lui cachait une deuxième vie et il en ressent une profonde incrédulité et un sentiment incommensurable de trahison.
Il apprend que son mari était devenu, à son insu à lui, à la mort de son père le marquis d'une des plus illustres familles patriciennes de la noblesse de Galice et était à la tête d'un patrimoine important.
Et par testament, lui-même en devient l'héritier.
C'est le début d'une hallucinante enquête menée par un flic à la retraite, un curé, ami d'enfance d'Alvaro et par Manuel, convaincus que sa mort n'est pas accidentelle.
Cette peinture presque surréaliste d'une Galice imprégnée par les réminiscences féodales, profondément ancrées dans les rapports sociaux, et le poids de la religion catholique, qui font de leurs représentants des êtres intouchables, confrontée à celle de la société post franquiste de ses avancées sociétales avec ses aspects positifs comme le mariage homosexuel, (légalisé dès 2005 en Espagne) et les dérives de ses délinquants, dealers et toxicomanes, ses bordels (ses puti-clubs), ses prêtres pédophiles mais protégés.
Tout cela dans un Pays d'une beauté captivante, dans des traditions viticoles vivaces et peu à peu, au détour d'une intrigue haletante et au dénouement dramatiquement inattendu, la lente évolution et une forme d'apaisement retrouvé pour Manuel, notre personnage central.
L'étude psychologique de chacun des personnages et des relations intra familiales et générationnelles, est fouillée et précise : elle révèle chez chacun des failles et des fractures souvent douloureuses, des alliances contre nature et des concessions aux apparences à sauver, des conflits de valeurs sociétales ou de mœurs et de représentations.
Mais le personnage noir de la vieille Marquise, mère d'Álvaro culmine et domine largement dans le sens du mal et de sa maîtrise absolue.
Le titre du roman d'ailleurs est tiré de l'évangile selon St Matthieu : c'est le début de la phrase de Satan pour tenter en dernière extrémité le Christ à condition qu'il se prosterne et se soumette à lui. Ce que le Christ refusera...comme Manuel...
Voilà, ces 704 pages m'ont vraiment convaincu que je ne manquerai pas les prochaines parutions de cet écrivaine, prolixe, documentée, et qui vous entraîne sans coup férir dans un monde où vous cheminez nerveusement aux côtés des acteurs de cette recherche collective et participative, avec les mêmes coups de blues ou leurs fols espoirs...
N'hésitez pas à courir chez Agnès pour découvrir ce polar noir, sanglant mais si captivant, mais aussi roman d'amours multiples, et révélateur d'une vérité d'une société qui n'est pas encore au bout de sa mue progressiste.
Cette lecture serait hautement profitable et thérapeutique pour les tenants de la "Manif pour tous"....
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