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En traçant ma route...

TOURS ET DÉTOURS DE LA VILAINE FILLE...
Mario VARGAS LLOSA
(Folio)




Un vrai plaisir de lecture que cet espèce de "mythe de Sisyphe amoureux", étalé sur plus de 40 ans, en passant par Lima, Paris, La Havane, Paris encore, Londres, Tokio, Madrid...

Cette folle histoire d'une passion amoureuse qui ne s'éteindra jamais même dans la mort, c'est celle de Ricardito pour cette insaisissable, incorrigible et énigmatique femme fatale, tour à tour Lily, Arlette, madame Arnoux, Mrs Richardson, Kuriko,... une amante qui le "prend" puis le jette pour mieux le reprendre et le quitter à nouveau, dans un tourbillon sans fin qui nous entraîne aux quatre coins de la terre.

Péruvien comblé par un idéal de vie, celui de vivre à Paris qui semble lui suffire, Ricardito "le bon garçon" polyglotte est traducteur pour l'Unesco. Il est aussi amené à beaucoup voyager professionnellement, de conférence en congrès. Mais il est d'une extrême bonté, d'un naturel tenace et volontaire, et d'un amour absolu et sans limites.

Mario Vargas Llosa tisse la complexe toile de cette histoire sensuelle et charnelle, avec le biais d'une culture encyclopédique et un remarquable style qui lui a valu les honneurs suprêmes de la littérature en 2010. 

Mais il y déroule aussi un demi siècle d'histoire mondiale avec le Paris des années 60, celui des existentialistes, la révolution cubaine et ses ramifications au Pérou, du Sentier Lumineux notamment, l'apparition du Sida, le mouvement hippy , le flower power, et le swinging London, ou encore le Japon, paradis des pratiques sexuelles sulfureuses, et ses yakuzas. 

Et cela s'est révélé un bon miroir pour moi, qui ai vécu toutes ces années avec implication et une certaine délectation : c'est une bonne façon de me remémorer et de mieux resituer mes propres positionnements de l'époque, avec le recul du temps passé.

Ce roman pointe aussi la nostalgie et la solitude de cet exilé volontaire, qui a volontairement perdu son identité de Péruvien sans parvenir à se sentir véritablement réellement français.

J'ai bien aimé ce roman, enlevé, cru et époustouflant d'audace. 
De plus il se déroule dans des lieux de culture et de convivialité et dans un environnement urbain qui m'a par certains côtés bohèmes et convenus rappelé mes belles années de vie étudiante dans le Toulouse des années 70.

A lire passionnément, bien sûr !

LETTRE À HERMINIA .....

Un siècle : 100 ans d’une vie rude et traversée de tant de drames, de tant de guerres meurtrières et de leurs séquelles économiques et sociales. 
Un siècle marqué par la lutte incessante entre les républiques démocratiques et les dictatures, ce qui reste pourtant toujours, malheureusement, un thème d’actualité. 
Comme l'écrivait Berthod Brecht, dans la Résistible Ascension d'Arturo Ui : "Le ventre est encore fécond d'où est sortie la bête immonde..."

Herminia, aujourd’hui si frêle et si menue, tu as traversé tout cela avec une volonté farouche, une ardeur au travail inépuisable, un fort caractère, bien trempé par les épreuves de la vie, une gentillesse naturelle et un souci permanent des autres et bien sûr de ta famille.

Tu fais partie de ces générations qui se sont sacrifiées pour leurs aînés et leurs enfants, se privant souvent de tout pour espérer assurer leur réussite et leur confort.

 
Bausen, ton village natal

Ces dernières années, ton esprit s’est parfois un peu égaré, mais dans le monde que tu as souhaité te construire et conserver dans ta tête, vivent encore régulièrement ceux qui t’ont été si chers : ta mère Maria, qui vivait avec nous et dont tu t’es occupée jusqu’au bout, ton père Alfonso, trop tôt disparu, à qui tu voues une admiration et une véritable adoration, lui ce madrilène lettré, secrétaire de mairie à Bausen et Canéjan, marié à une jeune paysanne aranaise analphabète, et enfin tes petits enfants, surtout ce petit, dont on ne sait lequel il est, mais qu’on t’ a laissé en garde et qui s’échappe régulièrement, te causant ainsi beaucoup de tracas.


Ici, Herminia aux cymbales et ton frère Alfonso à la mandoline, accompagnés de quatre jeunes compères , vous entourez le facétieux violoniste Alfonso, votre père, qui savait amener la joie de vivre autour de lui...

Ta mémoire ancienne est encore bien vivace et tu racontes souvent ton enfance à Bausen, à San Roch, à Carlac, le chemin jusqu’à Pontaut, où gamine, tu gardais des enfants de carabiniers et remontais au village souvent à la nuit tombée.

  

Carlac et sa forêt magique de hêtres fantastiques qui me fascinent toujours...







Puis avec le décès de ton père et la guerre civile en Espagne, ce fût l’exil familial vers la France et le Luchonnais... Comme foule de réfugiés fuyant le franquisme.

 

Dans ces temps troublés, tes premiers et chers patrons étaient devenus une seconde famille : Georges et Catherine Lebreton, du Bar Georges, dont tu gardais les enfants Simone et Jojo.


Ta rencontre avec Louis, bien sûr, qui est devenu ton mari, avec qui tu as partagé soixante ans de vie commune.


Mobilisé en 1939, il partit sur le front de l'Est et du Nord, puis bloqué dans la poche de Dunkerque, il réussit à être embarqué par la royal Navy, pour regagner l'Angleterre avant d'être démobilisé....


Votre mariage en fin 1940, à Barcugnas, accompagné de vos familiers et amis, les Dusastre, les Espin, les Artigue, les Deu, les "Gaciots", Carmen Cambronero...


Un premier enfant , ma sœur aînée, Jeanine, née en 1943...

La famille s'agrandit : ici les deux mamies Marie et Maria, Hermine , Jeanine mon aînée,  Pierre, le cow boy, moi et ma sœur de cœur et d'enfance, Marie-Pierre, mon inséparable voisine....avec cette "irrésistible" mode des blouses vichy et déjà mon goût précoce pour les bretelles !!!

Et le travail ensuite, une constante préoccupation pour toi....

   

Les collègues du travail ou tes patrons  comme les familles Laffont et Bacqué boulangers et pâtissiers de renom, 
ou Germaine dans l'équipe de l'Hôtel d'Angleterre.


Et encore les ménages des meublés de Mme Loubet, souvent en duo avec Jeannine Dedieu, ton amie.

La famille, bien sûr, a beaucoup compté : ici les deux grands mères Marie et Maria, Manuel un cousin, Alfonso ton frère et son épouse Lili, avec trois de nos cousines Mamie, Josette et Rose-Marie, ma sœur Jeanine et mon frère Pierre....

Car ton frère Alfonso, est toujours resté bien présent dans ton esprit, lui, patron de la boulangerie Valdès et Riegel, sur la place du Marché ; lui qui  faisait les tournées dans les villages des vallées du Larboust et d’Oueil où il était fort apprécié.
Nous nous retrouvions souvent chez eux, avec son épouse Lili, leurs quatre filles, nos cousines, et Paul son beau-père, dans ces temps lointains où l’esprit de famille et la solidarité avait un véritable sens concret.


Une sortie de "Pasquette" en famille à partager l'omelette à Gouardère, une estive familiale..

 

 Tu as été et tu restes une très belle femme,séduisante,
"avec des yeux "revolver", avec un regard d'un bleu qui tue,
et Louis a été touché : c'était foutu..."
Je le comprends parfaitement !

Avec ta volonté farouche d’autodidacte, toi, peu scolarisée, tu as acquis, à force de lectures, un Français parfait et une orthographe tout aussi remarquable.
Je t’ai toujours admirée pour cela et j’ai toujours accordé beaucoup d’importance à l’écriture des textes et à la qualité de leur rédaction, qui pour moi sont des signes de respect pour l'autre, lectrice ou lecteur.
Rien que pour ce détail là, Merci à toi, Herminia.

Et ta vie s’est déroulée ainsi, toi toujours active et attentionnée, jusqu’à ce jour où il te fallut bien quitter ton domicile, la mort dans l’âme. 
Mais nous avons su, je le crois, t'accompagner comme tu l'as mérité amplement.

 

La fête de mères 2018 avec deux de mes petites filles Inès et Julia


Ton 99ème anniversaire en 2019, où tu prouves que tu restes la plus rapide pour dégainer, ta coupe !









 Ce qui te rend très enjouée et malicieuse d'avoir été plus prompte que le photographe. 

************************

Aujourd’hui, Herminia, tu vis à Era Caso, dans la sécurité, bien entourée et choyée par tout le personnel, et nous te voyons régulièrement même si les restrictions de visite dues au Covid 19 ont lourdement pesé sur vous, nos aînés, générant frustration et incompréhension légitimes.
Fort heureusement, les conditions aujourd’hui s’humanisent un peu plus.



En ton jour anniversaire, un peu spécial pour ces mêmes raisons sanitaires, nous avons tenu à venir te rendre un hommage mérité, en partageant ce moment de convivialité bien venu, et rendu possible grâce à la bonne organisation de toutes les équipes, des services et de la direction de l’EHPAD.
Nous les en remercions très vivement.


Un magnifique gâteau pour tes 100 ans...en compagnie de quelques unes de tes amies d'Era Caso.

Alors, je crois qu’il est temps, après tout ce verbiage, de passer aux choses sérieuses, et de te souhaiter pour conclure enfin, au nom de tous les miens, un très bon et très heureux centième anniversaire, et une bonne fête des mères, Herminia, ma chère mère. 




MIROIR DE NOS PEINES
Pierre  LEMAÎTRE
Albin Michel.



Je suis devenu un inconditionnel de cet auteur hors pair qui nous entraîne dans des aventures passionnantes, parfois tragi-comiques, et sait nous tenir en haleine tout en nous faisant revisiter des périodes troubles et sombres de notre histoire nationale où de nombreux innocents payèrent fort cher l’inconséquence de dirigeants et de militaires de tout premier plan.
J'ai dévoré ce livre en trois jours.

Une histoire revisité de l’intérieur de la débâcle de 1940 face aux troupes nazies qui en un temps record balayèrent les défenses soi-disant imprenables de nos frontières du Nord et de l’Est. 
Elle fait écho chez moi, aux photos et aux récits de mon père combattant sur ces zones, lui-même bloqué dans la poche de Dunkerque et qui fit partie des quelques milliers de soldats français à pouvoir gagner l’Angleterre grâce à la détermination de la Royal Navy.

J’adore ce petit côté picaresque du récit très enlevé, où les aventures individuelles de chacun des protagonistes nous entraînent dans un fol tourbillon qui nous éclaire sur l’état de la société française, largement manipulée par une propagande d’Etat, mensongère et orientée jusqu’au bout sur le déni de la défaite.

Mais c’est aussi l’histoire d’amours improbables, tragiques ou impossibles et de destins familiaux déchirants, et la rencontre de belles personnes.

Inutile de vous dire que j’ai adoré ce troisième volume de la trilogie, après « Au revoir là-haut », et « Les couleurs de l’incendie », où l’on retrouve avec plaisir certains des protagonistes des aventures précédentes.


Je ne peux que chaudement conseiller la lecture de ce nouvel ouvrage, mais je pense que ce serait dommage de ne pas lire les autres en préambule.
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Photo Jean-Louis REDONNET. Fourni par Blogger.

A PROPOS...




BALADES, CULTURE & CITOYENNETÉ

Pourquoi un blog, et pourquoi celui-là ?



22-02-2017

Il y a un bout de temps que je souhaitais créer un blog pour y faire, en toute modestie, une place à l'expression de mes valeurs, de mes engagements, de mes analyses citoyennes ou "politiques", mais aussi de mes goûts, voire de mes passions, comme celles de la montagne et de la photo.

Cela m'apparaît aussi comme l'un des meilleurs moyens de partager largement avec des amis, même lointains par la distance, une façon d'envisager et d'entrer dans cette communication avec la nature, qui reste en dernier ressort notre maîtresse et avec laquelle il faut se comporter avec respect et humilité.

Aujourd'hui, j'arrive au bout de ce premier travail de conception qui reste à parfaire, à faire progressivement évoluer et que je soumets à votre contribution dans un esprit positif et constructif.

Je ne communiquerai qu'avec des interlocuteurs identifiés et amicaux, les anonymes n'ayant pour moi pas leur place dans un quelconque échange.
Bonne lecture et à bientôt!

19-03-2020

Après plus d'un an "d'absence" sur ce blog, je viens de retrouver une disponibilité qui va me permettre de poursuivre et peut être de bonifier la démarche de partage que j'avais initiée.
Bien sûr j'avais publié mes sorties (une quarantaine) sur Facebook, mais de les ordonner et de les mettre à disposition sur "mes balades", vous donnera plus de facilité et de choix pour les parcourir le moment voulu.
S'y ajouteront mes lectures, les films que j'aurai vus et mes écrits au fil de l'eau de l'actualité, car c'est un mode d'expression que je privilégie lorsque je ressens le besoin impérieux de prendre parti ou d'évacuer des émotions ou des peines.
Ce partage est ma vision de la citoyenneté active et la certitude que la culture et la connaissance sont les antidotes aux fanatismes, dérives idéologiques et autres turpitudes de notre monde.
N'hésitez pas à vous exprimer ou à commenter dans le respect de l'esprit de ce blog.



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