APRES LE RÊVE...LE CAUCHEMAR AMERICAIN
CEUX D'ICI
Jonathan DEE
Plon- Feux croisés
Pourquoi ai-je eu du mal à lire et m'approprier ce livre de l'un des plus brillants auteurs de l'Amérique contemporaine ?
Certainement à cause du pessimisme qu'il sécrète ligne après ligne, (ou du moins de ce que j'en ai ressenti), de cette Amérique traumatisée et déstabilisée par le 11 Septembre 2001, dans ses fondements, ses valeurs fondatrices, son fameux rêve américain, et dont le repli populiste qui s'en est suivi, va amener l'élection de Trump que Jonathan Dee a anticipé à la façon d'un visionnaire et l'émergence et la prééminence des thèses du Tea Party et des groupes identitaires dans le débat idéologique.
La fulgurante ascension de Philip Hadi est ainsi prémonitoire de ce qui s'est produit aux Etats Unis pour l'élection présidentielle de Novembre 2016.
C'est une chronique de l'Amérique profonde, d'un coin du Massachusets bouleversé et envahi par les élites qui, en s'éloignant craintivement de leur mégapole New-York, amènent avec elles leur vision affairiste, sécuritaire et individualiste, leur puissance financière et leur capacité à tout résoudre par l'argent, dans un monde rural peu préparé à cet accueil.
Jonathan Dee parvient ainsi à peindre une Amérique, sous le trauma des attentats, qui doute profondément d’elle-même, se réfère désespérément à ses postulats et ses mythes d'origine quitte à les bouleverser ou à les pervertir.
Il démontre comment des discours ou des messages portés par la plupart des médias et des réseaux sociaux ont pu largement se diffuser et imposer leurs visions angoissantes et anxiogènes sur l’état du pays et plus largement du monde.
Ce roman s'affirme comme une description assez fouillée du présent de ce territoire en pleine mutation, sous les contrecoups de la crise économique mais aussi morale et idéologique, tout en mettant paradoxalement ce moment traumatique à distance.
Globalement, cette façon de questionner la Crise, dans toutes ses dimensions sous la forme d'une chronique villageoise et des agissements de ses acteurs parfois antagoniques et ballottés dans des parcours personnels ou professionnels chaotiques m'a moi aussi gardé à distance et dérangé certainement dans mes convictions, par l'impossibilité ou le non désir d'identification à ces personnages ou à une dynamique sociale si individualiste et quelquefois paranoïaque.
Peut-être une seconde lecture, dans quelques temps, me réconciliera-t'elle complètement avec ce roman, écrit toutefois d'une façon assez brillante.
Jonathan DEE
Plon- Feux croisés
Pourquoi ai-je eu du mal à lire et m'approprier ce livre de l'un des plus brillants auteurs de l'Amérique contemporaine ?
Certainement à cause du pessimisme qu'il sécrète ligne après ligne, (ou du moins de ce que j'en ai ressenti), de cette Amérique traumatisée et déstabilisée par le 11 Septembre 2001, dans ses fondements, ses valeurs fondatrices, son fameux rêve américain, et dont le repli populiste qui s'en est suivi, va amener l'élection de Trump que Jonathan Dee a anticipé à la façon d'un visionnaire et l'émergence et la prééminence des thèses du Tea Party et des groupes identitaires dans le débat idéologique.
La fulgurante ascension de Philip Hadi est ainsi prémonitoire de ce qui s'est produit aux Etats Unis pour l'élection présidentielle de Novembre 2016.
C'est une chronique de l'Amérique profonde, d'un coin du Massachusets bouleversé et envahi par les élites qui, en s'éloignant craintivement de leur mégapole New-York, amènent avec elles leur vision affairiste, sécuritaire et individualiste, leur puissance financière et leur capacité à tout résoudre par l'argent, dans un monde rural peu préparé à cet accueil.
Jonathan Dee parvient ainsi à peindre une Amérique, sous le trauma des attentats, qui doute profondément d’elle-même, se réfère désespérément à ses postulats et ses mythes d'origine quitte à les bouleverser ou à les pervertir.
Il démontre comment des discours ou des messages portés par la plupart des médias et des réseaux sociaux ont pu largement se diffuser et imposer leurs visions angoissantes et anxiogènes sur l’état du pays et plus largement du monde.
Ce roman s'affirme comme une description assez fouillée du présent de ce territoire en pleine mutation, sous les contrecoups de la crise économique mais aussi morale et idéologique, tout en mettant paradoxalement ce moment traumatique à distance.
Globalement, cette façon de questionner la Crise, dans toutes ses dimensions sous la forme d'une chronique villageoise et des agissements de ses acteurs parfois antagoniques et ballottés dans des parcours personnels ou professionnels chaotiques m'a moi aussi gardé à distance et dérangé certainement dans mes convictions, par l'impossibilité ou le non désir d'identification à ces personnages ou à une dynamique sociale si individualiste et quelquefois paranoïaque.
Peut-être une seconde lecture, dans quelques temps, me réconciliera-t'elle complètement avec ce roman, écrit toutefois d'une façon assez brillante.
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