DU PASTORALISME....


A la demande de la commune de Saint-Aventin, j'ai écrit ce billet qui devrait paraître dans le prochain journal communal.
Je l'ai agrémenté de quelques unes de mes photos de la transhumance et des travaux de débardage, pour lesquelles j'ai une affection, qui dépasse de très loin la simple illustration de mon propos... 

TRANSHUMANCE, QUAND TU NOUS TIENS…

Le quatre juin dernier, à l’invitation de Sylvain et Noël COMET, éleveurs, j’ai pris part à la transhumance de 450 brebis et de quelques dizaines de chèvres entre leur commune d’Antignac et l’estive de Couradilles, près de Campsaure.




Au-delà de l’aspect traditionnel, un peu festif et très convivial de cette « longue marche », c’était aussi et surtout, pour moi, la manifestation claire de l’intérêt que je porte au pastoralisme : le témoignage concret, de l’intérieur, de la conviction que j’ai, de la place incontournable et indispensable de la présence active des animaux, ovins, caprins, bovins ou équins, dans l’équilibre écologique et économique de notre territoire.



   









 


Manifester ainsi mon soutien à ces éleveurs, c’est aussi m’engager à porter encore le combat pour favoriser leur maintien dans leur activité et envisager l’accueil de nouveaux jeunes tentés par cette passion des animaux et de l’élevage.

Car nous savons bien que, depuis longtemps, les vocations s’avèrent plus rares et que les installations de jeunes agriculteurs font face à un faisceau de difficultés connues de longue date : elles tiennent, essentiellement et en premier lieu, aux problèmes du foncier disponible.





Alors, soutenir ceux qui persistent et favoriser l’arrivée de nouveaux venus est à mon sens un devoir civique et citoyen, non seulement à la charge des élus mais aussi de tout un chacun dans notre Pays de Luchon, à la fois rural et touristique.
La montagne ne doit souffrir d’aucun conflit d’usage, la place de chacun étant reconnue et la complémentarité recherchée dans la création et la répartition de la richesse du territoire.
Le bon entretien des pistes de ski et plus largement des paysages est étroitement dépendant de la présence des troupeaux en estive et dans les villages.





Le SIVOM, relayé par la Communauté de Communes du Pays de Luchon (CCPL) avait piloté une large démarche partenariale qui avait abouti au début des années 2000 à un Plan de Gestion de l’Espace Rural, sensé, équilibré et ambitieux. Il avait même été réactualisé en 2011.

Hélas, les fiches-actions, faute du relais nécessaire des élus communaux et des propriétaires n’ont jamais été mises en actes coordonnés et ciblés.

Pour parler de Saint-Aventin en particulier, voir l’évolution en un siècle de la végétation et notamment dans les « espaces intermédiaires » est édifiant, tant la déprise agricole est manifeste et en conséquence la fermeture du paysage considérable.

On a pu, par ailleurs, en mesurer des effets collatéraux au cours des inondations de 2013, par la formation massive d’embâcles dans la Neste et dont nous avions du procéder à l’évacuation par traction animale, face à la lourde menace causée.









Autrefois, l’entretien régulier des berges et de ces espaces intermédiaires par l’activité agricole allait de soi et aurait certainement évité ces déconvenues.
Alors, aujourd’hui, convaincre les propriétaires qui n’ont pu (ou voulu) transmettre leur exploitation, de confier la terre à des jeunes, ou créer des associations foncières pastorales semblent des objectifs incontournables pour solutionner cette question majeure.

Créer, animer et favoriser les circuits courts, comme quelques expériences semblent poindre ici et là, en basant la promotion sur la qualité et la proximité, voilà des objectifs réalistes.
Les assises de l’Agriculture que nous avions organisées avec Jean-Pierre Bastié pour le compte de la CCPL en septembre 2014, avaient aussi conclu à la nécessité d’appuyer les éleveurs par la création d’un atelier de découpe.
Depuis, la fusion des trois intercommunalités du Sud Comminges a repositionné ce projet et ce regroupement de collectivités devrait lui donner bientôt une viabilité et une pérennité économique plus affirmée.Cela semble rester un des objectifs opérationnels de la Communauté de Communes Pyrénées Haut-Garonnaises. C’est à  souhaiter.




Par ailleurs les aides financières à solliciter pour des projets d’investissement  doivent bénéficier d’une meilleure visibilité que l’ingénierie dont s’est dotée le Pôle d’Equilibre Territorial et Rural - Comminges Pyrénées doit pouvoir apporter en complément du soutien de la chambre d’agriculture et des conseillers agricoles du Département 31.


Voilà donc comment ma participation à cette transhumance s’inscrit. 
Plus tournée vers l’avenir à construire ensemble que vers la nostalgie ou le culte d’un passé voué inexorablement à se transformer ou bien à disparaître. 
Et c’est bien cet écueil qu’il faut éviter.
Jean-Louis Redonnet

Président de l’ex-Communauté de Communes du Pays de Luchon

Libellés :

Partagez :

1 commentaires

  1. Entièrement d'accord avec tes opinions, à condition pour certains qu'ils ne s'imaginent pas que la montagne est à eux et pour d'autres rares que la montagne n'est pas un dépotoir comme en plaine et compte tenu du clientélisme il devrait y avoir des contrôles cantonaux avec amende PAC. Bonne montagne

    RépondreSupprimer