A JACQUES, NOTRE AMI…

A JACQUES, NOTRE AMI…

Nous accompagnons aujourd’hui notre ami Jacques Rives, le cœur rempli de peine.
Et nous nous retrouvons très nombreux auprès de sa famille en deuil.
Mais il ne nous aurait pas compris, si nous nous contentions de ce seul sentiment de tristesse.

Alors, au risque de choquer, je prendrai le parti de délivrer le message dont toute sa vie a été le témoignage vivant, tant sur le plan professionnel que dans l’engagement civique, citoyen et politique.
Oui, Jacques Rives a été un de ces militants actifs et engagés du service public : au plan professionnel d’abord puisqu’il a été un responsable avisé et efficace des services de la Direction Départementale de l’Equipement, parcourant inlassablement les routes et les chantiers de ses équipes, organisant les programmations et les vérifications des travaux de réfection, d’entretien, de déneigement notamment.
Ces services publics que l’on critique si souvent mais dont on comprend mieux l’utilité lorsque le besoin impérieux ou la nécessité se font cruellement sentir.
Les épreuves que nous venons de traverser en ont fait la démonstration claire : nos fonctionnaires savent faire face et être à la hauteur des attentes dans les moments les plus difficiles. Policiers, pompiers, professionnels de santé publique, soldats des armées, agents de l’Etat et des collectivités, enseignants,… parmi tant d’autres, ont permis à notre organisation de la  société de répondre avec promptitude aux besoins de mise en sécurité sans céder au chaos et à la panique.
Alors, les dénigrements incessants de  ces fonctionnaires, de leur trop grand nombre, de leur coût élevé, de leur supposée fainéantise, ne sont pas de mise, et il faut les écarter et plus encore cesser de les relayer sottement car ils ne servent que le discours facile de quelques politiciens démagogues et populistes.
Jacques a été une illustration de droiture, d’exigence et de rigueur professionnelle : jamais de compromission avec les entreprises, jamais de passe droits, un souci permanent de distance nécessaire, une éthique de service à toute épreuve et un sens du commandement inné.
Ces qualités jamais mises en défaut et ce souci de service public, il les a naturellement appliqués par la suite à l’exercice de ses mandats politiques : Jacques a été un maire d’Oô exigeant, droit, soucieux de l’intérêt de ses administrés mais aussi et surtout de l’intérêt collectif.
Il a, dans la suite de ses prédécesseurs Bernard Ousteau, puis Marcel Condesse, fait de sa commune une des mieux tenues du canton, pimpante, agréable, attractive et renommée ; il n’avait de cesse de projeter pour le futur de ce village et de cette vallée d’Astau qu’il chérissait.
Lors des dernières inondations, en 2013, il a montré l’étendue de ses qualités et de son implication en engageant très vite les réponses adaptées de mise en sécurité de la population et des biens publics. Il s’est aussi appliqué à rechercher les concours nécessaires pour la résolution des nombreux chantiers post crue, que la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations vont impliquer dans les années à venir.
Je me souviendrai d’ailleurs de la visite que je lui avais rendue dans sa mairie et au seuil de son bureau suspendu au dessus les flots de la Neste en furie : elle avait sérieusement déstabilisé les fondations de l’édifice ; il m’avait alors fait penser à ce capitaine de navire, qui, dans un naufrage, ne quitte son bateau et son poste de commandement que lorsqu’il s’est assuré que plus personne ne court de danger.
Voilà une des images fortes que je garderai assurément de lui.
Mais il s’intéressait aussi beaucoup à la vie de son canton : il a été un des acteurs et des atouts majeurs du SIVOM du Pays de Luchon, avec ses amis André Sangay, Marius Ballarin et Loulou Fernandez notamment.

Il m’a aussi appuyé à la communauté de communes du Pays de Luchon en m’accordant un soutien jamais démenti, même s’il pouvait marquer des différences d’appréciation ou d’approche toujours très positives et constructives.
Notre canton perd un grand élu : Jacques nous fera défaut dans les futurs challenges qui s’ouvrent à nous avec les fusions envisagées de nos intercommunalités.

Jacques enfin, était un citoyen engagé et un militant socialiste convaincu : il a été de tous nos combats et il ne comptait pas ses efforts pour l’avancée de nos idées et de nos valeurs.
Alors, je pense, sans le trahir, qu’il aurait été fier de monter au front de leur défense face à ce déferlement de haine, d’exclusion, de racisme ordinaire et quotidien, que distillent dans les médias et sur la « toile » quelques prédicateurs bleu Marine, parfaits miroirs de ces imams intégristes qui ont instrumentalisé les fous d’Allah qui nous ont frappé, au cœur de notre jeunesse, de notre mode de vie et de nos valeurs républicaines.
Ils s’en donnent à cœur joie sur les réseaux sociaux, de façon très organisée en déversant un prêt à penser xénophobe, antisocial et antimusulman insidieux : alors ne soyez pas les dealers de ce venin, en les relayant sans modération sur Facebook ou Twitter et en leur attribuant des « j’aime » systématiques et désolants d’absence d’esprit critique ou pire encore en les partageant.
Notre République laïque, libre, égalitaire et fraternelle n’est pas défendue  par ces faux-amis : ils doivent être combattus avec la même énergie que les nihilistes fondamentalistes qui ont frappé le Paris populaire, festif et cosmopolite que l’on aime et qui nous symbolise dans le monde entier.
Je sais que le père René Bellême me pardonnera d’avoir introduit cette touche un peu personnelle, dans cette église mais elle rejoint à sa façon une pensée qu’il rappelle en toute occasion dans les cérémonies auxquelles j’assiste et qui sera la conclusion de mon hommage à Jacques Rives : - « Dieu est amour ».

Jean-Louis REDONNET

Président de la CCPL

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