dimanche 23 juillet 2017

COSTA BRAVA..

Costa Brava
Eric Neuhoff
Albin Michel
Eric Neuhoff, avec ce roman, tente de ratisser la sympathie des gens de notre génération qui ont peu ou prou, baigné, ça et là, dans cette ambiance inoubliable des années 70, où la jeunesse, la nôtre, faisait ses apprentissages de la vie dans l'insouciance, sans tabou, loin des réseaux sociaux d'aujourd'hui, des smartphones, des SMS, et des replis sur soi,  mais dans une liberté assez totale et sous l'œil bienveillant et parfois complice de parents parfois un peu décalés ou empêtrés eux-mêmes, dans leurs soucis conjugaux...
En bref, la nostalgie d'une jeunesse du temps passé et dans un de ses lieux de prédilection de l'époque, devenu aujourd'hui un peu méconnaissable : les enfants de l'auteur qu'il a emmenés avec lui, comme on ferait faire un pélerinage à des non-croyants ou des non pratiquants, ne se révèlent pas être séduits où motivés pour reproduire ce que leur père aimerait tant qu'ils s'approprient..

Le style est fluide, mais finit par se révéler simplement narratif, faute d'une véritable intrigue. 
Bien sûr, il brasse allègrement et énonce des choses connues et partagées par ceux qui ont vécu cette époque, mais il ne soulève pas véritablement l'enthousiasme du lecteur.
Ce livre a traversé ma semaine de lecture sans susciter chez moi de passion ou d'intérêt vraiment marqué.

SUR LES CHEMINS NOIRS

Sur les chemins noirs
Sylvain Tesson
Gallimard.



Si je devais « Twitter » à propos de « Sur les chemins noirs »,de Sylvain Tesson, deux mots me viennent à l’esprit après une lecture, admirative sur la forme, l’érudition, le choix des mots, le sens de la formule et des références littéraires ou historiques, mais plus critique sur le fond, pour le sentiment de confusion qu’elle m’a laissé sur sa démarche : 
injonctions paradoxales…

Sans oser des parallèles prétentieux, j’ai moi-même un peu usé de la méthode de l’échappée en montagne ou par des chemins de traverse et d’altitude (mes chemins noirs à moi), pour reconstruire un mental et un mode de vie bien remis en question par des traumatismes d’une nature différente, mais tout aussi déstructurants, et qui m’ont conduit à réétalonner mon échelle de valeurs.
Mais cette distance nécessaire, loin d’une fuite en avant, éperdue, sans fin et sans issue, doit au contraire mieux nous préparer au retour dans ce monde imparfait et que l’on ne peut rejeter tout à fait, avec l’intention de contribuer à l’améliorer, ou à le transformer quelque peu, c’est selon…
Ce sont les relents passéistes, cette permanence de la nostalgie d’un monde presque révolu, qui m’ont laissé sur ma faim et qui m’ont un peu dérangé, même si je partage le regard critique sur bien des nouveaux poncifs du modernisme, de la course incessante à la vitesse, de la connexion à tout prix et de l’omniprésence du virtuel dans nos rapports sociaux et humains.
Le retour régulier à des valeurs simples, à la convivialité et à la communion avec la nature et ses splendeurs, à leur partage comme antidote à l’uniformisation, à la norme, à l’individualisme et au culte béat de la « modernité », voilà ce que je veux retenir de ce livre au style ciselé et flamboyant que j’apprécie particulièrement.
Mais je veux oublier les idées noires qu’il véhicule de façon un peu récurrente, même si je comprends que la résilience, (« cet art de naviguer dans les torrents », comme la résume Boris Cyrulnik), à échafauder et à opposer, pour digérer le très important traumatisme subi, sur les plans physique, psychologique et moral, puisse passer par d’obscures zones d’ombre.
Mais il ne faudrait pas s’y complaire, et il est indispensable de regagner rapidement le soleil et ses rayons, sources de vie, salutaires au marcheur, à l’écrivain mais aussi au lecteur, contemplatif à ses heures.
Au final, j’ai, malgré ces réserves, bien aimé ce livre et cet auteur ; je lirai avec plaisir ses autres ouvrages pour mieux percer peut-être le véritable fond de sa pensée et de sa réflexion sur le monde tel qu’il va.
Pour ce qui me concerne, et pour conclure, force est de constater que si j’étais un « follower », j’aurais vraiment bien du mal avec Twitter et son principe : pas plus de 140 caractères…


lundi 17 juillet 2017

UNE BOUCHE SANS PERSONNE



Comment dire… ?

Ce qui se dégage de l’écriture de Gilles Marchand, c’est une espèce d’envoûtement par la magie des mots, si bien maîtrisés ; mais ils sont aussitôt détournés pour nous conduire dans le sens d’une attraction irrésistible et protéiforme vers l’univers poétique, onirique, loufoque, parfois surréaliste que l’on partage avidement à pleines pages.
Autant de mises à distance psychiques, d’une cicatrice et d’un poème si lourd à porter pour un simple comptable ceint de ses écharpes, mais qui peu à peu vont se dissiper par l’alchimie de l’amitié indéfectible de ces quatre larrons qui traînent chacun leur mystère, mais que ce troquet refuge va leur permettre de dévoiler lentement devant un public sans cesse plus nombreux à venir écouter la saga de Pierre-Jean, le grand père de….celui dont on ne connaîtra pas le nom, ni le prénom.
Une formidable ode sur un parcours de résilience, dont on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’actualité pour toutes les innocentes victimes, sur tous les théâtres de conflits où de semblables abominations ont cours quotidiennement et de sa nécessité absolue pour qu'elles puissent se reconstruire…

J’ai beaucoup aimé ce livre, à la fois léger par le style et grave par le fond.

DÉCOUVRIR SABOREDO

Une plaisante sortie en Vall de Ruda, dans le secteur de SABOREDO.
Au départ du Parking, aller et retour en 6h tout compris  (pauses casse croûte, bière au refuge, photos, contemplation...) Dénivellé 400m environ

Ce vendredi 2 septembre, mon voisin et ami Jean m'avait proposé de me faire découvrir un aperçu du Parc d'Ayguestortes, dans sa zone dite périphérique, en Vall d'Aran, plus précisément le secteur de Saboredo. Nous voilà donc partis de bon matin vers le col de la Bonaïgua que nous quittons juste après Baqueira pour une très longue piste, parfois un peu cahoteuse, qui s'enfonce dans la Vall de Ruda. 
Arrivés au parking improvisé, en route à 9h15  pour les cimes et les lacs : une très belle sortie qui complète d'idéale façon nos escapades en montagnes luchonnaises, au pied des 3000m.


Nous montons dans une atmosphère un peu "frisquette", pendant que le soleil se lève sur les pistes de ski de Baqueira tout au fond...


Nous marchons entre pins à crochets, sorbiers et ces belles fleurs roses et élancées, des épilobes en épi...


Rose c'est sûr, une couleur qui nous accompagnera jusque sur les rochers...


Nous rejoignons le soleil et les dalles roses du Pigader je crois( ou eth Tuc Gran de Sendrosa.?).


Les dalles, bien sûr, très roses du sommet....


Ici, les robustes pins à crochets se contentent de peu : juste un interstice dans cet énorme bloc de rocher !!!


Une montée superbe dans la lumière dans cet univers mi-minéral, mi-végétal...


Et si l'on se retourne, c'est aussi très beau...


Quelques monolithes roses, sur les flans du Pigader, et ces pins qui résistent et s'accrochent partout où c'est possible !!!


En voilà une preuve, dans ce rapproché au zoom.


Nous arrivons sur des paliers, où l'eau est souvent omniprésente et forme des méandres et des canaux, dans de hautes herbes...


On rencontre aussi quelques statues naturelles de bois mort qui semblent danser en bord de sentier...


Nous nous sommes pas mal élevés et un petit coup d'oeil en arrière sur un chemin bien tracé et jalonné de "cairns". 
Ici un marquage qui nous est familier : rouge et blanc du GR.
Le GR 211.4 pour être précis....



Sur cette zone humide, des vaches et leurs veaux pâturent paisiblement...


Nous arrivons au refuge de Saboredo (2 310m) et l'on peut tout de suite admirer son extension astucieuse et futuriste en Bac Acier...


Jean, en spécialiste et connaisseur, admire et apprécie la terrasse couverte panoramique...


Tout à côté, le coin des sanitaires et "commodités", avec panneaux solaires et parabole...


Une signalétique un tantinet déroutante : un peu style texan...
Certainement vers le coll San Rosa (Sandrosa ou Coth deth Tuc Gran de Sandrosa)....


Nous descendons vers l'Estany del Mig (2350m)...


Très beau lac assez étendu...


Nous poursuivons notre ascension vers l'Estanh de Naut.
Une eau d'une pureté et d'une transparence remarquable...


L'eau, source de vie pour ces mousses qui jalonnent le ruisseau du déversoir...


Une vision de la succession de lacs et de "laquettes" splendides...


Un petit surplomb au dessus du lac. 
Nous devons aller derrière ce promontoire pour un nouveau lac...

Transparence, quand tu nous tiens !!!
Pourquoi faut-il parfois monter aussi haut pour l'atteindre ou simplement l'admirer ???


Un petit effort et on atteint le but : l'Estanh Major de Saboredo, sous les aiguilles de Saboredo et d'els Puis de Gerber....


Un petit rapproché avec le Pic de la Ratera (2862m), pas très loin à notre droite...


Aujourd'hui, tant pis, c'est pas dans mes habitudes mais je m'offre une "pose", dans cet environnement grandiose...
Merci Jean, pour la photo, mais surtout pour la balade..


Un coussinet de bruyère de très belle couleur...


Le même coussin, avec le lac en contrebas...


On parcourt du regard, l'étendue d'eau de l'Estanh Major de Saboredo, dans son écrin très minéral..


On amorce la descente, Jean ouvre la marche....


Nous longeons le lac, avec parfois quelques passages aériens en surplomb de l'eau, qui s'anime au gré des souffles du vent...


Ici, la brise se fait légèrement plus insistante...
Et la surface de l'eau se pare de mille éclats d'argent...


L'heure du retour a sonné après un petit casse croûte léger : on s'engage dans une descente un peu délicate avec une traversée parfois malaisée d'un gros pierrier sous le déversoir...
Retour en boucle vers le refuge de Saboredo, et son sympathique gardien Julian...


"Le petit pont de bois
Qui ne tenait plus guère
Que par un grand mystère
Et deux piquets tout droits....

Vous connaissez tous la chanson.?...



Un dernier raidillon pour accéder au refuge....


Et on emprunte enfin le sentier du retour, qui traverse de fins ruisseaux toujours bien fleuris en berges...


Une descente où nos genoux usés souffrent quelque peu et nous imposent l'usage des bâtons de marche...


Tout en bas, visiblement, cette belle vache rumine...peut-être sa vengeance contre celle qui lui a brisé sa moitié de corne droite ?


Celle là veille sur son joli veau et ne daigne même pas nous accorder un regard compatissant...


Après avoir récupéré... notre voiture, une halte très salutaire à Artiès, où nous nous sommes "retapés" avec "tapas", "pinchos" y "cañas, fort bien venues et aussitôt englouties..
Face à nous,sur la placette, la "Vache" emblématique d'Artiès et deux élégantes Harley-Davidson rutilantes...
Une très belle fin de sortie en Montagne, avec un grand M...
A la prochaine...





















dimanche 2 juillet 2017

DE TUDELA A RONCESVALLES...

RETOUR DES BARDENAS...
Après avoir quitté les Bardenas Reales, nous voilà sur le chemin du retour après la visite rapide de Tudela, où nous avons passé la nuit ; puis nous reprenons la route en contournant Pamplona, jusqu'à Roncesvalles (Roncevaux), célébré par la chanson de Roland.
Voilà quelques photos (que vous pouvez agrandir en cliquant dessus, et en refermant) de ces deux étapes très sympathiques en Navarre...
LA BELLE CITE DE TUDELA
L'incontournable place des Fors, au centre de la vieille ville....

 Un panoramique qui permet d'embrasser trois des côtés de cette magnifique place, et son kiosque

 Un détail de ce kiosque à musique, qui résonne et fait battre le cœur des Fêtes de la cité..

Un détail du côté gauche de la place et ses arcades et ces blasons à la gloire de la tauromachie, car la Navarre est une terre de Toros Bravos..

 Un petit effet de distorsion qui permet de constater l'étendue des bâtiments...

 Quant au côté droit bordé de bars et de terrasses, ses façades sont ornées de splendides blasons des communes ou des grandes familles du territoire...

Non, nous ne sommes pas en Alsace, mais de multiples cigognes ont élu domicile sur les hauteurs des monuments de la deuxième ville de Navarre qui compte 35 000 habitants


En s'enfonçant dans la vieille ville, les blasons peints font place aux "escudos" gravés...

 Nous voici devant l'une des impressionnantes portes d'accès à la cathédrale Santa Maria, bâtie sur les vestiges d'une ancienne mosquée...

Un détail de ce remarquable travail des sculpteurs de Tudela, à la période médiévale...

Nous longeons la Cathédrale et ses abords monumentaux...

Mais tout à côté, ce sont ces belles fresques, de style Graf qui masquent les murs laissés vierges mais un peu lépreux suite à des démolitions d'habitat ancien et insalubre....

Ici c'est une autre "école" qui s'est exprimée

Erigée sur une colline, cette statue monumentale du Christ qui veille sur la ville...

 Toujours ces grafs qui jouent pleinement leur rôle de "cache misère" d'édifices démolis..

 Au coin de la rue ce magnifique balcon et la façade ornée de blasons sculptés ...

 Retour vers l'entrée de la cathédrale avec au dessus de nos têtes ces détails de l'art sculptural médiéval..
A l'intérieur de la Cathédrale, un cœur et 86 stalles sculptées

 La nef principale et ses beaux vitraux...

 Sur une des chapelle latérales, ce plafond luxuriant de sculptures pleines de finesse...

 Ici un spectaculaire Saint Michel terrassant le dragon...

 Quelques pas au dehors et c'est cette cigogne qui nous regarde d'en haut du clocher...

Elle s'autorise même un brin de toilette...

Et pour finir une petite halte au marché couvert devant lequel trône cette statue en hommage à la "Hortelana" de la Ribera, haut lieu de la culture maraîchère en Navarre...
Nous quittons Tudela pour remonter vers Pamplona puis vers Orreaga, plus connu chez nous sous le vocable de Roncevaux depuis l'épopée malheureuse de Charlemagne en Espagne...

LE SITE FAMEUX DE RONCESVALLES (ORREAGA) ou RONCEVAUX...


 Après la montée del Alto de Erro, puis del Alto de Mezkiritz, nous voilà dans l'ascension du Puerto de Ibaneta où se trouve Orreaga, haut lieu mémoriel de la fameuse bataille de Roncevaux...

Voici le Silo de Carlomagno, où sont sensés reposer les restes et les dépouilles de Roland et des soldats morts dans cette bataille

Un détail de l'intérieur auquel on ne pouvait accéder...

 Tout à côté, la Capilla de Sancti Spiritus", sur ce site de passage des nombreux pélerins sur la route de Saint Jacques de Compostelle....

Tout à côté, une stèle en mémoire de la bataille de Roncevaux, où le 15 août 778, les Vascons assaillirent et défirent l'arrière garde de l'armée de Charlemagne de retour d'Espagne. Roland qui commandait cette armée trouva la mort dans ce combat..


Les protagonistes de cette bataille...

Leur affrontement sans pitié...

La plaque commémorative...

Ici sur le mur d'entrée de la Collégiale Royale de Roncevaux, le symbole des pélerins de saint Jacques...


 Dans le parc cette sculpture métallique, très futuriste dédiée au "Chemin"...

 Vue sous un autre angle....

 La nef de la cathédrale....en très beau style gothique...

 De somptueux vitraux...
 Dédiés à différents saints...

 Ici, San Fermin, patron des fameuses fêtes de Pamplona en début juillet, ...

 Ici une statue de Saint Jacques (Santiago) sur le fameux chemin de Compostelle....

Tout à côté le troupeau de brebis, de race Manech à tête noire, suit le 4x4 de l'éleveur pour changer de pâturage...

 Le panneau de l'étape Orreaga-Zubiri qui est proposée aux marcheurs de Saint Jacques....

Cette charmante jeune femme qui attend sa coéquipière venue de Suisse, est, elle, partie du Puy en Velay...

 Voilà une des Bornes signalétiques officielles du chemin, qui draine une foule sans cesse renouvelée de marcheurs....

Bien qu'il lui reste 790 km avant d'atteindre son but, cette charmante jeune femme ne perd pas son sourire...Bonne route à elle...

 Nos brebis ont changé de versant et descendent dans un pré tout neuf....

 Très beau paysage champêtre, malgré les nuages d'orage qui commencent à charger le ciel...


Et pour terminer, comment ne pas vous proposer cette toile du restaurant où nous refaisons nos forces qui illustre la bravoure et le courage de ces aficionados courant dans les rues pendant l'encierro, célébrés par Hemingway.
Ils sont si nombreux en Pays Basque et en Navarre, terres de "toros bravos" s'il en est...