lundi 14 décembre 2015

RETROUVER L'ESPRIT DE LA RUCHE

Retrouver l'esprit de la ruche.

Il est des victoires que l'on savoure pleinement, mais sans pour autant verser dans un triomphalisme qui ne serait pas de mise. Et celle ci en est une.
Car ce succès électoral de Carole Delga, acquis de haute lutte par notre candidate qui a su tout au long de la campagne prendre une authentique dimension présidentielle, s'il nous réjouit, ne doit pas occulter le danger que le venin de la "pensée" frontiste fait planer sur notre quotidien. Si le FN est écarté aujourd'hui, il reste présent et rode, à l'affût de la moindre occasion pour instiller dans les esprits, parfois proches de nous, mais fragilisés par la crise, le ferment de la haine, de l’exclusion et de la division.
Martin Malvy, qui nous a honoré de sa présence amicale pour l’inauguration du Céciré-Express, a tiré sa révérence après trois mandats au bilan remarquable et remarqué, et nous a une fois encore gratifié d'une éclatante démonstration de sa stature d'homme d'État de premier plan, par son charisme, sa maîtrise des dossiers, ses analyses pertinentes et son talent de rassembleur. Il a su faire le choix de passer le relais malgré les sollicitations, car il a su déceler chez Carole les qualités indispensables et requises pour poursuivre, dans un nouveau contexte, les pistes qu'il a tracées ou amorcées pour la nouvelle Grande Région. Elle a triomphé en conduisant une liste d'union que l'on aurait pu constituer dès avant le premier tour, sans pour autant nier nos différences, en nous accordant largement sur ce qui nous rassemble.
Son expérience des responsabilités locales, régionales et ministérielles lui donnent la légitimité dans une fonction qu'elle saura exercer en s'appuyant sur sa proximité et sa connaissance parfaite du "terrain" et plus particulièrement du Comminges et du Pays de Luchon, où elle a su se faire apprécier de tous.
Certes, Carole va dès aujourd’hui devoir affronter, tout autant que les élus frontistes procéduriers, vindicatifs et manœuvriers, le flot des courtisans et de ceux qui se sont embarqués au dernier moment attirés par les effluves de la victoire annoncée ; mais je pense et j'espère qu'elle ne sera pas dupe des flatteurs de la dernière heure.
Je crois surtout, qu'il faut aussi tirer rapidement les leçons des résultats des scrutins successifs en Comminges depuis quelques années au niveau de notre parti : l'abandon progressif du combat pour les valeurs au profit quelquefois des contingences de la gestion ont souvent produit des résultats déplorables dans des territoires où notre influence et notre audience sont en chute parfois inquiétante, voire se sont atomisées.
Les conflits d'égo, les appétits et les calculs électifs de certains ont aussi quelquefois pris le pas sur les intérêts collectifs et ceux du parti lui-même. Fort heureusement notre Pays de Luchon a bien résisté et certainement parce que nous avons, d'une part su clairement défendre nos convictions et que notre capital de candidats a pu se renouveler sans déchirure mal venue.
Ainsi l'élection de notre ami John Palacin, le local de la liste Notre Sud en Commun, vient récompenser justement nos récents efforts militants qui restent donc à prolonger.

A la veille d'échéances extrêmement importantes et lourdes d'enjeux, plongés au cœur des délicates et complexes fusions d’intercommunalités où les intérêts particuliers ne doivent pas avoir droit de cité, j'en appelle chacun à retrouver "l'esprit de la ruche ", pour se garantir des insatiables frelons asiatiques de l'extérieur comme de l'intérieur, et assurer ainsi la pérennité de notre essaim socialiste en Comminges qui nous tient tellement à cœur.


Jean-Louis Redonnet 

samedi 12 décembre 2015

QUEL SENS DONNER A UN VOTE.. .

Aux 556 électeurs du Pays de Luchon, qui ont glissé un bulletin FN dans l’urne dimanche dernier...


Aucune prétention moralisatrice, aucun ostracisme insultant, aucun mépris de ma part, mais avant le vote du 13 décembre, je souhaite m’adresser à ces 556 personnes, et aussi à celles qui pourraient être tentées de faire le même geste dimanche prochain ; et surtout faire appel à leur réflexion et à leur jugement pour dépasser leur saute d’humeur, parfois légitime, ou ce que je considère comme un appel au secours. 

Le FN, c’est qui 
? 

Ce n’est plus seulement le "gros bras" tatoué au crâne rasé, c’est aussi l’avocat madré et l’énarque arriviste et "radicalisé" qui maîtrisent si bien la communication. Mais c’est surtout un clan familial, façon jeu des "sept familles", qui convoite d’annexer la gouvernance de nos régions, puis du pays, instaurant une espèce de "califat" patriarcal, aux relents passéistes et prônant un repli frileux sur une France perdue et imaginaire. 

Mais aujourd’hui, c’est peut-être et surtout aussi, mon voisin qui galère, mon ami qui vient de perdre son job, où cette petite dame sympathique que je viens de croiser, mais qui a peur, parce qu’on a tenté de lui "casser" sa voiture, et tous ceux en proie aux difficultés, ceux auxquels on indique si facilement des boucs émissaires ... 

Alors, c’est à eux que je m’adresse : le FN n’a aucune solution à vos problèmes ! 

Celles qu’il prône nous mèneront immanquablement dans le mur : la sortie de l’euro aurait des conséquences économiques catastrophiques avec un effondrement immédiat de notre monnaie. La perte des subventions européennes, par exemple, condamnerait le pastoralisme et l’agriculture dans notre pays de Luchon. La fermeture des frontières impacterait fortement le tourisme qui nous fait vivre. 

Qu’en a dit Madame Gisèle Chimenti, la représentante locale de la liste Aliot ? 

Car en votant FN, c’est pour elle que vous votez ! 
A écouter ce qu’elle répand, elle et ses comparses, quelle remarquable représentation pour notre Pays de Luchon et ses communes ! 
J‘ai du mal à croire que vous puissiez vous identifier à ces propos de haine et d’exclusion. 
Quelle politique de développement économique soutiendra-t-elle pour notre Grande Région et notre Pays de Luchon ? Quel tourisme pour demain, quelle politique culturelle portera-t-elle pour nos vallées ? Quel festival soutiendra-t-elle ? Quelle vision de l’organisation des transports ? Quelles solutions pour l’environnement, pour la fracture numérique ?...Aucune réponse audible…le vide sidéral…simplement la peur, l’égoïsme et l’autarcie asphyxiante. 

Alors, ressaisissez-vous ! 

Oui, malgré les difficultés, il faut encore croire et faire vivre une laïcité généreuse et fraternelle, celle qui ne cultive ni le racisme ni la haine. Il faut construire un futur plus solidaire pour les habitants de notre future Grande et Belle Région et notre Pays de Luchon. 
La seule façon de le faire, c‘est de voter pour les propositions et le projet de Carole Delga et Gérard Onesta, aujourd’hui réunis sur la liste "Notre Sud en commun" et dont John Palacin, mon ami, votre ami, sera un digne porte-parole dans la future assemblée qui sortira des urnes dimanche prochain. 

Pas une voix ne doit leur faire défaut, pas une seule abstention ne pourra se justifier. 


Jean-Louis Redonnet 
Président de la Communauté
de Communes du Pays de Luchon


mardi 24 novembre 2015

A JACQUES, NOTRE AMI…

A JACQUES, NOTRE AMI…

Nous accompagnons aujourd’hui notre ami Jacques Rives, le cœur rempli de peine.
Et nous nous retrouvons très nombreux auprès de sa famille en deuil.
Mais il ne nous aurait pas compris, si nous nous contentions de ce seul sentiment de tristesse.

Alors, au risque de choquer, je prendrai le parti de délivrer le message dont toute sa vie a été le témoignage vivant, tant sur le plan professionnel que dans l’engagement civique, citoyen et politique.
Oui, Jacques Rives a été un de ces militants actifs et engagés du service public : au plan professionnel d’abord puisqu’il a été un responsable avisé et efficace des services de la Direction Départementale de l’Equipement, parcourant inlassablement les routes et les chantiers de ses équipes, organisant les programmations et les vérifications des travaux de réfection, d’entretien, de déneigement notamment.
Ces services publics que l’on critique si souvent mais dont on comprend mieux l’utilité lorsque le besoin impérieux ou la nécessité se font cruellement sentir.
Les épreuves que nous venons de traverser en ont fait la démonstration claire : nos fonctionnaires savent faire face et être à la hauteur des attentes dans les moments les plus difficiles. Policiers, pompiers, professionnels de santé publique, soldats des armées, agents de l’Etat et des collectivités, enseignants,… parmi tant d’autres, ont permis à notre organisation de la  société de répondre avec promptitude aux besoins de mise en sécurité sans céder au chaos et à la panique.
Alors, les dénigrements incessants de  ces fonctionnaires, de leur trop grand nombre, de leur coût élevé, de leur supposée fainéantise, ne sont pas de mise, et il faut les écarter et plus encore cesser de les relayer sottement car ils ne servent que le discours facile de quelques politiciens démagogues et populistes.
Jacques a été une illustration de droiture, d’exigence et de rigueur professionnelle : jamais de compromission avec les entreprises, jamais de passe droits, un souci permanent de distance nécessaire, une éthique de service à toute épreuve et un sens du commandement inné.
Ces qualités jamais mises en défaut et ce souci de service public, il les a naturellement appliqués par la suite à l’exercice de ses mandats politiques : Jacques a été un maire d’Oô exigeant, droit, soucieux de l’intérêt de ses administrés mais aussi et surtout de l’intérêt collectif.
Il a, dans la suite de ses prédécesseurs Bernard Ousteau, puis Marcel Condesse, fait de sa commune une des mieux tenues du canton, pimpante, agréable, attractive et renommée ; il n’avait de cesse de projeter pour le futur de ce village et de cette vallée d’Astau qu’il chérissait.
Lors des dernières inondations, en 2013, il a montré l’étendue de ses qualités et de son implication en engageant très vite les réponses adaptées de mise en sécurité de la population et des biens publics. Il s’est aussi appliqué à rechercher les concours nécessaires pour la résolution des nombreux chantiers post crue, que la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations vont impliquer dans les années à venir.
Je me souviendrai d’ailleurs de la visite que je lui avais rendue dans sa mairie et au seuil de son bureau suspendu au dessus les flots de la Neste en furie : elle avait sérieusement déstabilisé les fondations de l’édifice ; il m’avait alors fait penser à ce capitaine de navire, qui, dans un naufrage, ne quitte son bateau et son poste de commandement que lorsqu’il s’est assuré que plus personne ne court de danger.
Voilà une des images fortes que je garderai assurément de lui.
Mais il s’intéressait aussi beaucoup à la vie de son canton : il a été un des acteurs et des atouts majeurs du SIVOM du Pays de Luchon, avec ses amis André Sangay, Marius Ballarin et Loulou Fernandez notamment.

Il m’a aussi appuyé à la communauté de communes du Pays de Luchon en m’accordant un soutien jamais démenti, même s’il pouvait marquer des différences d’appréciation ou d’approche toujours très positives et constructives.
Notre canton perd un grand élu : Jacques nous fera défaut dans les futurs challenges qui s’ouvrent à nous avec les fusions envisagées de nos intercommunalités.

Jacques enfin, était un citoyen engagé et un militant socialiste convaincu : il a été de tous nos combats et il ne comptait pas ses efforts pour l’avancée de nos idées et de nos valeurs.
Alors, je pense, sans le trahir, qu’il aurait été fier de monter au front de leur défense face à ce déferlement de haine, d’exclusion, de racisme ordinaire et quotidien, que distillent dans les médias et sur la « toile » quelques prédicateurs bleu Marine, parfaits miroirs de ces imams intégristes qui ont instrumentalisé les fous d’Allah qui nous ont frappé, au cœur de notre jeunesse, de notre mode de vie et de nos valeurs républicaines.
Ils s’en donnent à cœur joie sur les réseaux sociaux, de façon très organisée en déversant un prêt à penser xénophobe, antisocial et antimusulman insidieux : alors ne soyez pas les dealers de ce venin, en les relayant sans modération sur Facebook ou Twitter et en leur attribuant des « j’aime » systématiques et désolants d’absence d’esprit critique ou pire encore en les partageant.
Notre République laïque, libre, égalitaire et fraternelle n’est pas défendue  par ces faux-amis : ils doivent être combattus avec la même énergie que les nihilistes fondamentalistes qui ont frappé le Paris populaire, festif et cosmopolite que l’on aime et qui nous symbolise dans le monde entier.
Je sais que le père René Bellême me pardonnera d’avoir introduit cette touche un peu personnelle, dans cette église mais elle rejoint à sa façon une pensée qu’il rappelle en toute occasion dans les cérémonies auxquelles j’assiste et qui sera la conclusion de mon hommage à Jacques Rives : - « Dieu est amour ».

Jean-Louis REDONNET

Président de la CCPL